Castillo de Gibralfaro

Le château de Gibralfaro. Visite

Située sur la crête d’une colline allongée de 132 mètres d’altitude aux flancs escarpés plongeant dans la mer et descendant vers la ville, la forteresse de Gibralfaro domine tout Malaga. Depuis des temps immémoriaux, cette forteresse est un mirador impressionnant, non seulement pour observer la ville qui se trouve à ses pieds sur le flanc occidental, mais également les accès par terre et par mer.

Le tracé des murailles de la forteresse de Gibralfaro est très irrégulier, comme celui de l’alcazaba. Malgré la longueur de son périmètre et les cassures du tracé de la muraille, les bastions sont rares. Au nord-ouest des remparts, on ne peut manquer de noter la grande tour de flanquement, tour située à l’extérieur de l’enceinte des remparts mais reliée à la muraille par un passage de la fortification, dénommée Torre Blanca (tour blanche).

Actuellement, on accède au château de Gibralfaro par des passages ouverts dans la zone de la barbacane située à l’est et dans le pan de muraille sud, à côté du Centre d’interprétation. Trois autres portes ont été ouvertes dans les murs à l’époque chrétienne afin de faciliter l’accès à l’intérieur pour les approvisionnements et le matériel militaire.

De profil irrégulier et brisé, son architecture s’adapte au terrain et il possède deux enceintes fortifiées, l’une étant d’une hauteur inférieure ou barbacane, couronnée d’un chemin de ronde protégé par un parapet surmonté par des créneaux qui protègent les troupes. Il est construit en pisé, avec des assises en maçonnerie reposant sur la roche de la colline (schiste) et enduites de mortier de chaux pour protéger et donner un aspect plus régulier. Les pans des murailles s’adaptent à la topographie du terrain.

Après les interventions réalisées durant l’Époque moderne, la muraille possède actuellement trente pans de murailles, renforcés par huit tours, l’une d’elles étant la grande tour de flanquement, appelée Torre Blanca, la plus grande tour conservée dans la région d’Al-Ándalus, située au nord-ouest. Cette tour en forme de sabot a été utilisée comme prison à différentes époques. Creusée dans la colline, elle domine la seule porte d’accès du versant nord, qui ferme la barbacane s’ouvrant sur la courtine. C’est une imposante porte en chicane précédée d’un espace pour les gardes, chargée de symboles et couverte par une voute sur pendentifs décorée avec des entrelacs en briques taillées et céramiques bicolores. À l’intérieur, il y avait un réservoir de collecte d’eau, des chambres et des entrepôts, ce qui rendait possibles les séjours longs des membres de la garnison.

La Torre Mayor (grande tour), située au sud-est, est également un bâtiment fortifié autonome avec approvisionnement en eau, des entrepôts et des chambres. Avec 17 mètres de hauteur, c’était le meilleur point d’observation du château. À noter également une autre petite tour, dans l’angle est, avec un escalier étroit qui monte aux différents niveaux et avec une chambre pour les gardes.

La fortification est entourée par une barbacane qui s’ouvre sur la courtine, le chemin fortifié qui descend en pente raide jusqu’à l’alcazaba. Cette courtine est la seule et unique voie de communication avec l’extérieur, et son tracé original en zigzag permettait d’éviter de construire des tours de flanquement couteuses.

Les murs du château sont surmontés de merlons pyramidaux et possèdent un chemin de ronde en haut des murailles, un grand puits taillé dans la roche appelé Pozo Airón (puits du héron royal), de plus de 40 mètres de profondeur, plusieurs réservoirs et des fours à pain. On a également constaté l’existence d’une mosquée entourée d’une rue pavée, sous une partie de ce qui est aujourd’hui le Centre d’interprétation, dans l’ancien magasin à poudre du XVIIIe siècle. Après la conquête, cette mosquée a été consacrée comme chapelle de San Luis.

À l’intérieur du château, il ne reste que très peu de vestiges de l’époque arabe en raison de l’utilisation militaire des locaux et de nombreux travaux réalisés durant l’époque chrétienne, tels que la disparition de la mosquée et des dépendances. Plus tard, les Français firent sauter une partie du château avec les munitions qu’ils ne pouvaient pas transporter quand ils abandonnèrent la ville pendant la guerre d’indépendance. La poudrière du château abrite actuellement le Centre d’interprétation.